Après l’annonce d’Orange, ex France Télécom, ce week-end de mettre un terme au réseau téléphonique commuté, un vent de panique a soufflé sur de nombreux foyers français, craignant d’entrer dans du monde du tout portable.
Disons-le d’entrée : non le téléphone fixe ne va pas quitter nos maisons dans un avenir proche. Le changement technologique annoncé par Orange sera en réalité transparent pour les utilisateurs qui continueront d’utiliser leur téléphone fixe, mais désormais grâce à la technologie vocale sur IP : ce qui changera sera simplement la manière et le moyen technologique exploité pour acheminer les communications, non le terminal. L’annonce a pourtant inquiété de nombreux usagers, essentiellement des personnes âgées, soucieuses à l’idée de devoir se séparer de leur poste fixe et de le remplacer par un téléphone portable ou de se mettre à internet, ce qui continue pour certains de rester une source d’angoisse et de complications.
Le téléphone fixe a encore un bel avenir devant lui
Avec plus de 9,4 millions de français qui utilisent encore à ce jour une ligne téléphonique fixe non connectée à internet, le réseau téléphonique commuté RTC reste non négligeable. Sauf que cette technologique de la fin du 19e siècle et qui s’est tardivement répandue coûte aujourd’hui très cher à l’entretien sur un réseau qui reste toujours très développé actuellement. Ce réseau historique est exploité et entretenu par l’opérateur historique Orange (anciennement France Télécom) mais utilisé par tous les opérateurs sur le marché français. Impossible donc de couper toutes ces lignes brutalement, bien que ce soit l’objectif à terme. Il est donc certain que ce qui pour certain constitue une révolution, n’est en fait qu’une tempête dans un verre d’eau. Pour l’instant en tout cas.
Une révolution en douceur ?
Le 15 novembre prochain ne sera pas le début d’une nouvelle ère, mais simplement la fin de la commercialisation des offres RTC, en vue d’une fermeture complète du réseau non IP à l’horizon de la fin d’année 2023/2024. A noter qu’au regard du fort taux d’équipement des français en ligne TCP/IP créée pour internet, et qu’un certain nombre de 9,4 millions de Français disposant toujours à ce jour d’une ligne sur réseau commuté disposent également d’une ligne par internet, la révolution se fera en douceur voire en totale transparence pour la grande majorité. Les abonnés au réseau TCP/IP pourront s’adapter au nouveau réseau en raccordant tout simplement leur téléphone fixe sur un petit boitier de leur box internet. La plus grande révolution réside sans doute dans le fait qu’ils seront alors contraints de souscrire un abonnement internet, et de franchir ce palier que beaucoup de personnes isolées ou retraités craignent de franchir.
Il n’est néanmoins pas question de retirer le réseau cuivre, qui demeure indispensable à l’usage des réseaux ADSL encore très largement utilisés bien que remplacés petit à petit par la fibre optique (une fibre optique de plus en plus performante d’ailleurs). De son côté, l’Arcep avait annoncé fin 2016 qu’elle n’empêcherait pas cette décision d’Orange à condition qu’un délai de 5 ans soit laissé aux abonnés.
L’ARCEP comme à son habitude, lâche, molle et incompétente ! Elle ne défend que les profits des opérateurs aux détriments des consommateurs.
L’arrêt du RTC est une très mauvaise chose car combien de fois faut-il rebooter sa box car il n’y a plus de téléphone IP, combien de fois la ligne est-elle hors-service sans que l’on s’en aperçoive, comment faire pour appeler les services d’urgence en cas de coupure de courant (un téléphone fixe filaire RTC fonctionne toujours en cas de coupure de courant) ?
Permettre ceci à Orange, c’est aussi rater une occasion en or, d’accélérer le développement de la fibre !
L’ARCEP aurait dû dire : « Oui à la fin du RTC mais seulement si la fibre le remplace, ainsi si les coûts qu’indiquent Orange sont si élevés, ils se dépêcheraient de fibrer tout le monde ! ».