En plus de vendre le Kindle d’Amazon dans ses magasins, Virgin a lancé son offre propre avec une liseuse signée Bookeen, la Cybook Odyssey à 129 euros. Comme la Fnac et Amazon, Vrigin propose aussi un accès direct à sa librairie numérique.
La liseuse fait plutôt bonne impression. Elle est réalisée en métal et plastique soft touch mais la forme ovoïde et angulaire ainsi que la manière dont les matériaux ont été assemblés ne lui confèrent pas un look très désirable. Elle est pourtant très fine (9 mm) et ne pèse que 195 grammes. Comme de coutume un petit bouton à glissière assure la mise en service, la recharge se fait par un port micro-USB et une carte mémoire micro-SD pourra étendre la mémoire de 2 Go. A signaler que l’adaptateur secteur n’est pas fourni. La liseuse est compatible avec les principaux formats dont le populaire ePub.
En plus du tactile, deux boutons sur les côtés permettent de passer d’une page à l’autre et un gros bouton rond au bas de l’écran fait apparaitre une barre de menu permettant de revenir à l’accueil, de consulter sa bibliothèque, d’acheter des livres ou d’afficher les menus. L’écran utilise certes la technologie de l’encre électronique mais la couche tactile lui a enlevé une bonne partie de son contraste. De ce point de vue, la Cybook se classe bonne dernière des trois liseuses que nous avons testées, loin derrière le Kindle et un bon cran en-dessous de la Kobo Fnac. C’est dommage car la résolution est élevée. Assez logiquement, le confort de lecture en est grandement diminué. En éclairage faible ou trop violent, la lisibilité se réduit et la fatigue oculaire augmente.
Un tactile trop tactile
Le tactile réagit en revanche très promptement, trop d’ailleurs. Souvent, l’action sera involontaire ou double. En tournant les pages, parfois la réaction est immédiate, parfois elle se fait attendre alors qu’elle a été enregistrée. De plus, le rafraîchissement s’accompagne souvent d’un clignotement très désagréable. Pour couronner le tout, la liseuse plante de temps en temps et il faut alors tenir la glissière pendant quelque secondes pour redémarrer ! Si on tourne les pages en glissant le doigt, il suffit de tapoter pour appeler le menu contextuel. Sauf que la différence entre les deux gestes n’a pas une frontière distincte et le menu apparait souvent alors que l’on ne voulait que tourner la page. On peut régler la police et la taille très finement, de même que l’on peut justifier le texte ou le laisser en drapeau. Du moins en théorie car sur notre liseuse ce réglage n’avait aucun effet. Un mode nuit permet même de lire en blanc sur noir mais dans les faits cela ne sert pas à grand-chose. Pour la lecture, la liseuse Virgin n’est donc guère convaincante, surtout par un contraste trop faible et un tactile capricieux.
Pas très organisé tout ça
La bibliothèque peut être classé selon les critères de son choix (titre, auteur, éditeur, date…) mais il n’est pas possible de créer de sous-catégories. Dès que les ouvrages s‘accumulent, on perd la vision d’ensemble. A signaler aussi que la navigation par onglets est trop proche du bord de l’écran ce qui gêne en mode tactile. Pour l’achat de livres, l’ergonomie n’est guère convaincante non-plus. Déjà, si vous cherchez par catégories, les livres s’affichent sans ordre apparent, autant dire que l’on ne trouve rien. Après, il y a bien un classement par meilleures ventes et coups de cœur mais comme cela concerne tous les genres, ce n’est guère utile. Qu’il y ait une recherche par auteur et par éditeur ne change pas grand-chose non-plus. Il vaut mieux connaitre le livre que l’on cherche pour acheter. Une fois que l’on a trouvé un livre potentiellement intéressant, il y a un résumé assez conséquent généralement. Parfois, un extrait est disponible pour se faire une idée mais ce n’est pas systématique. Il n’y a pas de critiques des lecteurs non-plus. Si d’aventure on trouve un livre qui plait, l’achat se déroule sans encombre et le téléchargement est rapide. Pour plus de confort, on peut aller acheter sur le site à partir d’un ordinateur. Au moins, le filtrage y est plus pertinent. Une fois l’achat effectué, le livre apparait en téléchargement sur la liseuse pour peu qu’elle soit connectée en WiFi.
Virgin Cybook Odyssey : une liseuse peu convaincante
Reste à parler de l’offre. Comme les autres libraires, Virgin avance des chiffres fantasques. La réalité est moins rose avec une offre qui se situe entre celle d’Amazon et celle de la Fnac. Si on prend le genre policier/thriller, on trouve deux fois plus de livres que chez Amazon mais on cherchera en vain les best-sellers étrangers comme Stieg Larsson, Jussi Adler-Olsen ou Harlan Coben. Ce n’est pas le vide sidéral non-plus avec par exemple le dernier Jo Nesbo. Les Français sont un peu mieux représentés et on trouve du Jean-Christophe Grangé et du Frank Thilliez. Au final, l’offre de Virgin achoppe surtout à une liseuse qui manque singulièrement de confort en lecture avec un contraste trop faible. De même, la librairie intégrée à la liseuse est mal organisée.