XCOM: Enemy Unknown, un jeu premium sur iOS ?

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Sur les plateformes iOS, la sortie de XCOM a parfois été accueillie comme une authentique révolution. « Enfin du triple A sur iPhone/iPad ! » a-t-on pu lire. OK, mais et Real Racing ? Et Galaxy on Fire 2 ? Et Chaos Rings ? C’est du Canigou tout ça, peut-être ? Ce que veulent surtout dire la presse et les joueurs enthousiastes, c’est « enfin un vrai jeu PC/console sur son mobile » ce qui, effectivement, est déjà un tout petit peu plus notable.

IMG_9859.jpgDes adaptations de succès Playstation ou Xbox 360 sur iOS, ça existe, mais généralement dans des versions tronquées et/ou simplifiées qui, même si elles sont parfois excellentes (voir Joe Danger ou Rayman Jungle Run), sont tout de même relativement différentes des originaux. XCOM est donc un cas à part puisque le portage iOS ici chroniqué est (presque) en tous points identique au titre du même nom sorti en fin d’année dernière sur machines de salon, lui-même remake d’UFO: Enemy Unknown, un classique de la stratégie tactique de 1994 plongeant le joueur en pleine invasion extra-terrestre. Aux commandes d’une escouade de quatre à six soldats, celui-ci y livre des batailles en tour par tour contre un groupe d’aliens belliqueux. De retour au QG, les enjeux deviennent globaux et les tâches annexes se multiplient : gestion d’une base souterraine, diplomatie à l’échelle mondiale, recherche, construction, etc.

Aussi riche et tactique que les grands

IMG_9838.jpgL’ampleur du challenge a de quoi intimider mais l’accessibilité est en fait l’un des plus gros atouts du titre. Les premières parties sont accompagnées par un tutorial impeccable, introduisant un par un chacun des nombreux concepts grâce à des exemples clairs. De la même manière, la partie tactique est, à la base, on ne peut plus simple : chaque unité dispose de deux points d’action par tour, après quoi la main passe aux adversaires, etc. Sa richesse stratégique, XCOM la puise dans un nombre impressionnant d’éléments apportant des modifications subtiles et multiples aux règles élémentaires du combat : différents types de couverture, lesquels influent sur la visée, décor destructible (ne pas se croire à l’abri derrière une statue de marbre, par exemple), avantages conférés aux combattants en hauteur, armes plus ou moins adaptées à une situation spécifique… Les découvertes dans le laboratoire de recherche et les montées en grade, elles, finissent par accoucher de soldats aux compétences et à l’équipement uniques, changeant la manière d’aborder chaque combat et de positionner son équipe. Certains s’imposeront comme des pros du fusil sniper et chercheront à rester en retrait tandis que d’autres, au contraire, brilleront en première ligne. D’autres encore soigneront les blessures ou se révèleront experts en missions de reconnaissance.

Des choix signifiants… et permanents

IMG_9863.jpgLe conflit, du coup, y gagne une humanité assez rare dans les jeux de ce genre. Dans la caserne, le joueur suit l’évolution de ses troufions préférés (qui se voient d’ailleurs attribuer leur propre surnom) à travers chaque victoire… et jusqu’à leur mort éventuelle, laquelle peut être permanente si l’on opte pour le mode « Homme de Fer » (les chargements manuels de sauvegardes sont alors impossibles). La campagne solo prend, de la même manière, une forme assez improvisée. Même si celle-ci épouse globalement les contours d’un scénario écrit à l’avance, le joueur a toute liberté de compléter les objectifs principaux quand il le désire, laissant le temps de partir à la chasse aux U.F.O. ou d’escorter des personnalités cruciales. L’expérience, du coup, est très organique, donnant moins l’impression d’enfiler une suite artificielle de niveaux que celle, beaucoup plus engageante, de participer à une véritable guerre en temps réel avec ses attaques-surprise, ses avancées inattendues, et ses victoires à l’arrachée.

Un jeu PC/console dans le creux de la main

IMG_9871.jpgLes connaisseurs de la version originale, donc, ne seront pas dépaysés, mis à part peut-être sur la question des visuels, qui ont dû être simplifiés pour le portage sur mobile (textures et éclairages plus rudimentaires, notamment). L’interface, elle, s’accommode plutôt bien de l’écran tactile : glissés à un ou deux doigts suffisent pour manier la caméra (même si les changements d’élévation et les passages extérieur/intérieur sont un peu pénibles), et une poignée d’icônes suffit pour invoquer l’ensemble des actions possibles. Le prix, largement supérieur à la moyenne sur l’App Store, pourra effrayer, mais le choix de l’éditeur est sensé. XCOM: Enemy Unknown, ce n’est pas Angry Birds ou Temple Run, du divertissement à un euro sympa en soi mais sans grande consistance; c’est un vrai challenge tactique, une campagne de longue haleine, des choix signifiants, une richesse d’options et une ambition qui vont souvent de soi avec le terme « blockbuster console ». Cette sortie iOS ne peut donc que réjouir, d’abord parce que le jeu est excellent, bien entendu, mais surtout parce qu’à l’heure où les connexions parfois directes entre petits et grands écrans se multiplient, un portage aussi complet et d’une telle qualité augure d’un futur radieux pour le jeu mobile.

Fiche technique :
– Prix de l’achat : 17.99 €
– Genre : Stratégie
– Développeur : Firaxis
– Editeur : 2K Games
– Taille : 3.23 Go
– Langue : Français
– Version : 1.0.0
– Date de la dernière mise à jour : 20 juin 2013

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9.5/10

Les Plus

  • Richesse tactique étourdissante
  • Interface bien adaptée à l'écran tactile
  • Campagne solo très organique

Les Moins

  • Quelques difficultés dans le maniement de la caméra
  • Plantages occasionnels
  • Mode multijoueurs absent

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