L’écran AOC G2460PQU est un écran 144Hz à destination des joueurs. Il embarque une dalle 1ms dans une coque réglable dans tous les sens et propose une connectique ultra complète. Est-ce que ce sera suffisant pour faire face à un Asus VG248QE, rien n’est moins sûr.
L’écran AOC G2460PQU est un moniteur de jeu 24 pouces tout à fait intéressant. Avec un prix au ras des pâquerettes, il propose une dalle 144Hz dans un écrin de plastique pas forcément désagréable. Le constructeur fait une croix sur la 3D… mais dans la mesure où cela ne concerne qu’une poignée d’utilisateurs, voici une façon honorable de faire des économies. Du moins en théorie. En effet, il est bien difficile de concurrencer le modèle Asus VG248QE que l’on trouve aujourd’hui à 350 euros environ. Alors que faire ?
Design et finition
L’appareil ne paie pas de mine, avec son pied rond en PVC bien mastoc et un cadre en plastique épais. La finition, en véritable ronce de plastique brossé, ne trompera personne. Cela étant, le dos de l’appareil bénéficie du même traitement et c’est assez agréable à voir. Ce n’est donc pas un écran que l’on achète pour la frime.
Ergonomie
L’appareil dispose d’absolument tous les réglages de rigueur : inclinaison, hauteur, rotation et mode pivot. L’OSD est quant à lui toujours aussi bien conçu. Sa navigation est très agréable et on trouve pas mal d’options en tous genre, même si bon nombre de révèleront in fine inutilisables. Citons notamment l’étrange mode fenêtré, permettant d’augmenter la luminosité dans une zone spécifique de l’écran. Pourquoi faire ? Mystère.
Signalons aussi un système de détection de présence, qui réduit la luminosité de l’écran quand vous n’êtes pas devant.
Equipement
L’écran est particulièrement complet. On n’est pas du tout dans une optique low-cost. En effet, pour le prix, vous avez droit à toutes les prises vidéos usuelles, y compris le display port et un hub USB 2.0 quatre ports !
L’écran n’est en revanche pas compatible 3D, malgré ses 144Hz.
AOC G2460PQU : une consommation correcte
La consommation du moniteur AOC G2460PQU est dans la moyenne des 24 pouces habituels. Rien de spécial à noter, si ce n’est que le rétro-éclairage est surpuissant, puisqu’à 37% on est déjà à 160 cd/m2, avec un maximum à 360 cd/m2 effectivement mesurés.
Le moniteur AOC G2460PQU offre un réglage plutôt correct par défaut. Le mode chaud a été mesuré à 6400K, c’est tout à fait honorable. Cela étant, ce n’est pas parfait et les teintes les plus claires dérivent assez rapidement vers une légère dominante bleue, alors que les niveaux moyens semblent plus corrects. C’est tout à fait tolérable. Les ombres sont en difficultés également, mais c’est surtout faute d’un gamma assez mal ajusté. Globalement, l’image reste assez correcte, pour un moniteur de jeu
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE
Le contraste nous laisse un peu dubitatif. Si vous êtes du genre à bronzer devant votre écran en poussant le curseur de luminosité vers le haut, alors oui, vous pouvez obtenir un contraste étonnamment bon pour une dalle TN. Seulement voilà, n’importe quel gamer nocturne vous le dira, ce n’est clairement pas la chose à faire si vous voulez conserver un semblant de vision au-delà de vos 40 ans. On vous conseille de baisser le curseur de luminosité 37% pour atteindre les 160 cd/m2. Et malheureusement dans ce cas, le contraste rentre dans la norme, avec 800 :1. Heureusement, la dalle ne souffre d’aucun reflet pénible.
Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il va un peu plus loin que le standard en vigueur, notamment dans le rouge et dans le bleu.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires. Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
AOC G2460PQU : une uniformité correcte
Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Le AOC G2460PQU offre une uniformité excellente, bien supérieure à l’Asus VG248 QE. Il faut malgré tout composer avec des angles de vision assez étroits, notamment en vertical.Le AOC G2460PQU revendique 144Hz. Je suis joueur mais je ne suis pas particulièrement fan de la multiplication des Hertz. Sur le papier, c’est très bien. Plus le taux de rafraichissement est élevé, plus l’image est fluide. Mais dans la pratique, c’est vrai, si et seulement si, la constante de temps des pixels est suffisamment basse. Evidemment, à en croire les spécifications des constructeurs, tous revendiquent 2ms, ce qui est largement suffisant. Sauf que nos tests montrent régulièrement que c’est de la flûte, et un joueur averti vous dira qu’il entame une petite dense de la joie dès qu’un moniteur descend effectivement sous les 6ms. Ici, on n’est pas loin du compte, mais le constructeur a eu la main bien trop lourde sur d’overdrive. En moyenne, sans compter le negative ghosting, on serait autour de 4 ou 5 ms, ce qui est compatible avec du 144Hz (pas à 3xRC, mais tout de même). Le negative ghosting, dès la position médium sur le curseur d’overdrive fait monter le temps de réaction effectif (c’est-à-dire le temps qu’il faut pour bien stabiliser la couleur que l’on a demandé) à plus de 12ms. Dommage.
Au-delà du réglage médium, c’est juste n’importe quoi.
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).
Dépassement de consigne
Il y a un dépassement de consigne modeste avec le réglage moyen. L’appareil récolte un B. On aurait aimé un réglage plus subtil.
Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.
Dans la pratique
A l’essai, l’appareil ne démérite pas. Comme il n’y a pas de 3D, le rétro-éclairage est clairement surdimensionné. On navigue toujours entre 30 et 50% du curseur, au grand maximum pour un confort correct. L’angle de vision vertical est étroit, mais on trouve facilement moyen de le compenser en jouant sur le réglage en hauteur et en inclinaison. Dans les jeux, avec nos réglages, l’appareil ne démérite pas. L’action est ultra fluide, il n’y a pas de tâches apparentes à l’écran, c’est du très bon matériel, il n’y a aucun doute à ce sujet. Dans les vidéos, en revanche, nous avons trouvé des aplats de couleurs entachés de fourmillements assez prononcés. Mais les couleurs sont plutôt correctes. On regrette aussi une dynamique un peu faible dans les ombres
AOC G2460PQU : le drame de la concurrence
En soi, l’écran AOC G2460PQU est un bon moniteur de jeu. Il n’est pas parfait. Notamment, son overdrive beaucoup trop « bourrin » fait que l’on ne peut pas exploiter sa réactivité à fond sans être pénalisé par du negative ghosting très marqué. En outre, le contraste, s’il est effectivement un peu au-dessus de la moyenne, n’est pas indépendant de la luminosité et dans la pratique, on doit se contenter de valeurs plutôt modestes, environ 800 :1. C’est correct sans plus. Au final, le vrai souci de cet écran, ce sont surtout les concurrents. Avec un Asus VG248QE dans les mêmes gammes de prix, difficile de faire face. L’appareil est à ce jour l’engin le plus réactif (et le mieux réglé en terme d’overdrive) que nous ayons eu au labo. Tout simplement.
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