BenQ XL2411Z : un nouveau haut de gamme gamer

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Le BenQ XL2411Z est une déclinaison plus musclée du X2411T, ce 24 pouces intègre une dalle TN ultra rapide et une compatibilité Nvidia 3D Vision 2. Comme beaucoup de constructeurs, BenQ voit dans le marché du gaming un moyen de se refaire. Mais s’il est vrai que le constructeur a une légitimité certaine dans le domaine, la concurrence est féroce. La marque compte tout de même sur une technologie fort prometteuse : la réduction de flou. Petite explication.

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Ce BenQ XL2411Z est un moniteur de jeu vidéo pur et dur. Il embarque une dalle TN rapide, et son ergonomie est vraiment pensée pour le jeu. Par exemple, l’OSD dispose de deux modes de réglages personnalisables, c’est bien vu pour ceux qui partagent un écran en famille.

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Certains regretteront la petite télécommande filaire, emblématique des séries XL2720 mais il faut bien faire la chasse aux coûts. Côté technologie, l’appareil intègre donc la fameuse réduction de flou (ou blur reduction comme on peut le lire çà et là pour faire plus smart). Cette technique est connue et d’ailleurs utilisée sur l’écran Eizo FORIS FG2421. Elle consiste à insérer entre deux images du jeu une trame noire pour jouer sur la persistance rétinienne, un peu comme sur un tube cathodique, donc.

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Design et finition

L’écran n’est pas flashy, et on aime ça. Il y en a assez des écrans tout en plastique brillant orange. Ici, c’est sobre, efficace et bien pensé. Les plastiques noir mats sont ici du plus bel effet. C’est du sérieux. C’est la tendance actuelle et dans le fond, seul Eizo a craqué avec son FORIS FG2421 à l’insert orange fluo dans le dos.

Ergonomie

L’appareil offre une ergonomie très correcte. Il est réglable en hauteur et en inclinaison. On apprécie surtout l’OSD très bien conçu. La fonction des boutons s’affiche en surimpression.

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L’appareil dispose de deux modes pour les FPS, entièrement paramétrables.

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On peut bien sûr régler l’overdrive via la fonction AMA, mais ça ne se fait pas sans heurts, nous y reviendrons. Mais l’appareil dispose en outre d’un mode Instant On pour minimiser la latence à l’affichage… une fonction selon nous pas vraiment indispensable, mais qui rassurera les plus pointilleux.

Toujours du côté des raffinements, le rétro-éclairage est sans scintillement et la dalle dispose d’un filtre anti lumière bleue. On doit bien vous avouer que l’argument anti-lumière bleue contre la fatigue oculaire nous semble pour l’instant assez douteux, mais on vous en dira plus lors d’un papier consacré à ce sujet. En attendant, c’est offert dans ce moniteur BenQ et ça n’a pas d’incidence sur les performances.

Equipement

L’équipement est très complet avec tout ce qu’il faut de connecteurs, mais c’est surtout au niveau de l’offre logicielle intégrée qui est intéressante. En effet, l’appareil dispose d’un mode GROM permettant de réduire le flou à l’écran. Là encore, nous y reviendrons dans nos tests pratiques un peu plus loin.

BenQ XL2411Z : sobriété

La consommation du moniteur BenQ XL2411Z est vraiment très modeste, avec seulement 17W en fonctionnement. C’est peu pour un 24 pouces. On notera que l’appareil atteint la luminosité de 160 cd/m2 dès 38 de curseur de luminosité, ce qui veut dire aussi que l’appareil en a sous le pied.

tablo2.jpgAvec toujours un peu d’étonnement quand il s’agit d’un moniteur de jeu, on doit bien admettre que le BenQ XL2411Z est plutôt bien réglé par défaut, du moins pour ce qui est de la température des couleurs Notamment, le mode sRGB est très recommandable, à 6500K exactement. Hélas, la fidélité des nuances n’est pas trop son fort.

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE tablo3.jpg

Nous avons mesuré un contraste à 770 :1. C’est un peu faible. Certes, la dalle est mate et du coup, on n’a pas de reflets pénibles, mais tout de même, il suffit d’avoir côte à côte ce modèle et un écran VA comme le BenQ GW2460 du même constructeur pour s’apercevoir que les noirs dérivent assez vite vers le gris foncé.

Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’appareil révèle une bonne surprise, avec des couleurs plus riches, notamment dans les verts.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

BenQ XL2411Z : une uniformité à la traîne

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Le moniteur BenQ XL2411Z offre une uniformité très moyenne. Il y a du bleeding et des taches assez présentes sur fond noir. C’est vrai que les dalles TN ne sont pas connues pour être les plus uniformes du marché, mais tout de même…Le moniteur BenQ XL2411Z offre une réactivité réglable. Très honnêtement, c’est un peu la déception sur ce point. Pour vraiment jouer dans des conditions décentes, il faut monter l’overdrive au moins sur « High » ou « Premium ». Le gros souci vient du fait que l’overdrive est beaucoup trop agressif. Il y a du negative Ghosting assez flagrant et à la mesure, à cause du temps que met la couleur pour se stabiliser, l’écran prend au moins 10ms dans la vue. En d’autre terme, avec un overdrive mieux réglé, on aurait pu espérer 3ms ou 4ms de latence, mais il en faut 8 de plus pour arriver à la valeur finale. Dommage.

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Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).

Dépassement de consigne

Il y a un gros dépassement de consigne, l’écran écope d’un B, et il est à la limite du C à la mesure.

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Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.

Dans la pratique

Autant le dire franchement, en dehors du jeu vidéo, l’appareil ne donne pas entièrement satisfaction. L’approche de BenQ pour ce moniteur est très radicale. La qualité des couleurs n’est pas suffisante pour la retouche photo, le contraste déçoit forcément dans la vidéo. En plus, il faut composer avec un bruit vidéo certain sur les niveaux d’intensité moyenne. On pourra se consoler malgré tout avec une bonne gestion de la dynamique et un écran qui ne solarise pas… mais c’est un peu juste pour tout ce qui ne touche pas au jeu vidéo.

Dans le jeu en revanche, sans utiliser l’artillerie numérique à son plein potentiel, on est déjà très satisfait. Il n’y a aucune traînée dans les mouvements, l’appareil offre un rendu très stable sur les décors dans les courses de voitures par exemple. Mais il y a un peu de négative ghosting dans les FPS nerveux, c’est un fait. Mais que penser de la fameuse technologie de réduction du flou. On l’avait essayé chez Eizo, et c’était vraiment redoutable. Ici, ça fonctionne plutôt bien également. Cette technique a connu quelques déboires à ses débuts, notamment sur le XL2720Z, dont nous vous reparlerons bientôt. Ici, il n’y a pas trop de dédoublement d’image, même si ça reste un tout petit peu visible au bas de l’écran. Mais il faut dire aussi que, connaissant les soucis des autres écrans utilisant cette technologie, on a cherché pour trouver. Pas d’inquiétude à avoir donc. On profite d’une image vraiment stable, au prix il est vrai d’une réduction de la luminosité, un classique encore sur les technologies d’insertion d’image noire. Il faut aussi dire que du coup, on souffre quand même d’un certain clignotement de l’image et certaines personnes seront gênées.

BenQ XL2411Z : trop radical

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Le moniteur BenQ XL2411Z s’en sort bien dans le jeu vidéo, mais ça s’arrête là. On est ici en face d’un écran qui n’est pas du tout polyvalent. C’est un choix. Si vous êtes joueur pur et dur, évidemment, ça peut vous tenter. Mais qui n’a pas envie de regarder un film sur son PC par exemple ? Reste que le prix de vente est assez serré pour un moniteur de jeu, c’est toujours ça. Mais on lui préfère un modèle comme l’Asus VG248 quand même moins radical… et finalement plus performant pour pas beaucoup plus cher.

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Retrouvez tous nos moniteurs LCD en test dans nos pages.

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7.5/10

Les Plus

  • Réactif
  • Conçu pour le jeu
  • OSD bien pensé

Les Moins

  • Contraste
  • Réglage par défaut
  • Trop radical

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