Samsung OLED KE55S9C à l’essai à domicile : parce que ce n’est pas Noël tous les jours…

On a fait des pieds et des mains pour avoir le Samsung OLED KE55S9C en test au labo. Mais Samsung France n’est toujours pas partant. Pas de souci, Samsung Belgique a bien voulu nous le livrer à la maison, pour une semaine, le temps d’une prise en main exceptionnelle d’un écran OLED qui ne l’est pas moins !

Le Samsung OLED KE55S9C est un écran qui se fait discret dans la presse et pour cause, Samsung n’a pas trop envie de le livrer. C’est du moins le cas en France, mais chez nos amis belges, on est beaucoup plus cool et on a accepté de nous livrer à domicile ce 55 pouces incurvé absolument fantastique. On comprend d’autant moins le refus de Samsung France de nous envoyer l’appareil. Même si tout n’est pas parfait, on est tout de même en face d’un des meilleurs écrans que nous ayons vu à ce jour.

Evidemment, faute de labo, il faudra se contenter ici d’une prise en main, qui laisse malgré tout entrevoir ce à quoi peuvent prétendre ceux qui sont prêts à lâcher 8000 euros dans une télé.

Design et finition

Après le test du LG OLED 55EA980V, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’approche de Samsung en matière de design est radicalement différente. La finition Samsung semble plus luxueuse à priori. Le cadre accentue l’effet de courbe et la dalle semble flotter au centre.

C’est visuellement superbe. Mécaniquement, on est un peu moins convaincu. Le fait d’appuyer sur un coin du cadre le déforme légèrement. On est loin de la rigidité du carbone de chez LG.

Finalement, la dalle en elle-même est maintenue en haut et en bas par deux points relativement fins

Et sur la fixation haute, on retrouve la webcam assurant la reconnaissance de mouvement :

Ergonomie

Il n’y a pas grand-chose à dire là-dessus puisque l’appareil intègre les mêmes fonctionnalités qu’un modèle comme le Samsung UE55F8000. Commençons par les zappettes. On a droit à deux modèles : l’un en plastique noir de base qui tranche radicalement avec le luxe entourant ce téléviseur à 8000 euros :

L’autre est un modèle tactile déjà vu par ailleurs :

A l’usage le pavé tactile est vraiment très pratique. On apprécie par exemple de pouvoir naviguer du bout des doigts dans les différentes applications embarquées. Le pavé en question est cliquable.

Pour le reste on retrouve la TV connectée en cinq pages, aux quatre déjà détaillées lors du test du UE55F8000 s’ajoute donc un panneau « Mes programmes » rassemblant les programmes que le téléviseur vous recommande, si bien évidemment vous acceptez que l’appareil collecte vos données et les traite via la fonction S recommandation.

Pour le reste, on retrouve le contrôle à la voix et au geste. C’est toujours un peu gadget et on a tendance à réserver la voix à la dictée de messages complexes, comme pour tweeter par exemple ou des recherches via les moteurs. On a beau être en 2013, c’est encore un peu ridicule de parler à son téléviseur.

Samsung OLED KE55S9C : équipement

Comme sur le Samsung UE55F9000, on retrouve ici un boîtier externe au téléviseur regroupant la connectique.

Franchement, ce n’est pas l’idée du siècle. Certes, le boîtier du Samsung OLED KE55S9C n’est pas moche, mais c’est un boîtier de plus qui va traîner sur le meuble TV. A côté de la ligne ultra travaillée du téléviseur, ça fait un peu tache. La connexion au téléviseur proprement dit se fait via un câble propriétaire, ce qui va limiter les possibilités de déporter ce petit boîtier. Du reste, la connectivité est limitée. On a droit à quatre prises HDMI, une péritel, le réseau et la composante via un adaptateur. Les deux prises USB sont sur le côté du boîtier. Du reste, le lecteur multimédia est assez satisfaisant, avec un bon support d’à peu près tous les formats usuels (AVC-HD, H.264, WMV, DivX, Xvid) dans les contenus habituels. Encore une fois, nous avons rencontré des soucis avec les sous-titres intégrés dans les MKV. Rien que du très classique en somme.Faute de labo, on s’est contenté d’une prise en main du Samsung OLED KE55S9C. Alors que dire ? Faisons d’abord un brin de technique.

TV OLED : deux écoles

A l’heure actuelle, vous pouvez trouver en rayon deux TV OLED de 55 pouces de diagonales : une LG et une Samsung. Elles sont toute deux incurvées, mais la ressemblance s’arrête là. Les deux constructeurs ont une approche radicalement différente dans la construction de leur téléviseur, une différence qui tient essentiellement au dessin des pixels en vue de solutionner le problème de vieillissement des OLED. Chez Samsung, on a opté pour un pixel composé assez classiquement de trois sous-pixels : rouge, vert et bleu. Le sous-pixel bleu est beaucoup plus gros, de façon à diminuer la tension de polarisation, ce qui allonge la durée de vie du pixel pour une même intensité lumineuse. Chez LG, on a préféré un pixel quatre couleurs : rouge, vert, bleu et blanc, une solution connue pour « booster » la luminosité des dalles. Les OLED ne sont pas colorées naturellement. Elles sont toute blanches mais sont recouvertes d’un filtre de couleur comme sur les écrans TFT classiques. Ainsi, LG compte sur un vieillissement plus homogène de son écran, ou du moins sans dérive chromatique. Là où l’écran Samsung rougira à terme, l’écran LG restera blanc, mais perdra de sa luminosité.

A l’essai

L’appareil Samsung bénéficie d’un bon traitement anti reflet… mais qui dépend de l’angle. En plein jour avec une pièce bien éclairée, voici ce que l’on peut voir quand l’écran est éteint si l’on se trouve bien en face.

En revanche, si vous changez d’angle, la lumière se reflète dans la dalle, mais reste tout de même fortement atténuée.

C’est donc de ce point de vue un excellent résultat.

Qualité vidéo

Que faut cet engin face au LG OLED 55EA980V ?

L’image est tout aussi contrastée, avec des noirs très profonds. Samsung conserve un léger avantage en termes de brillance. Les images sont très saturées, mais certains les trouveront sans doute un peu rouge sur les tons chair. la qualité d’image est superbe. L’appareil offre une luminosité et une intensité chromatique visiblement supérieure à celle du LG. Il n’y a aucun doute là-dessus, la solution de coloration directe à la sauce Samsung est supérieure. De même, le traitement numérique nous semble un cran au dessus. Nous avons poussé le vice jusqu’à regarder de vieux DVD de séries en 4 :3 et en mode cinéma, ça passe. Evidemment, si vous avez de bons masters de Blu-rays, c’est littéralement une claque visuelle. Le contraste dans « The Dark knight » ou « Inception » est absolument fabuleux. La dalle a tout de même une dominante chaude assez marquée, mais c’est loin d’être désagréable. Un film comme Charlie et la Chocolaterie fait ressortir tout le potentiel chromatique de l’engin. On reste bouche bée :

Pour le reste, nos impressions quant à la courbure de la dalle restent les mêmes. C’est sympa, mais ce n’est pas révolutionnaire non plus. Les angles de vision du Samsung sont très larges, tout comme chez LG.

Avec une telle dalle, ce sont naturellement les films très colorés qui en profitent :

3D

L’appareil excelle avec les contenus en relief. Il faut dire que la technologie OLED est infiniment plus rapide que ce que l’on a pu voir en LED. Du coup, la stabilité de la solution à lunette active est irréprochable, avec peu de ghosting. On peut aussi s’en servir pour faire du dual view, une solution pas franchement nouvelle en soit et parfaitement anecdotique.

Jeu vidéo

Dans les jeux, la vitesse de la dalle est impressionnante. On évitera cependant le rendu dynamique, qui pousse les couleurs dans des teintes criardes qui feraient passer un sombre chef d’œuvre comme Dishonoured pour un des meilleurs moments des télétubbies.

Qualité sonore

Même si les enceintes sont plus nombreuses que chez LG, on se demande bien si le cadre déporté était une bonne idée. Le son est correct, certes, mais on reste très proches de ce que peut proposer LG avec sa solution toute simple de haut-parleurs ultra plats. Bref, jusqu’ici, on n’est pas franchement séduit.

Samsung OLED KE55S9C : verdict ?

Originellement annoncé à 9 000 euros, Samsung a réaligné ses prix sur LG. Les deux modèles sont à 8 000 euros. Alors lequel choisir ? Le Samsung OLED KE55S9C nous semble plus performant. La profondeur de noir est fantastique et l’appareil est plus lumineux avec une saturation apparemment supérieure. Le traitement d’image est lui aussi supérieur. Mais la qualité de fabrication nous semble hélas un cran en dessous du LG. A vous de voir si vous êtes du genre soigneux avec vos affaires ou si comme moi, vous avez des gosses genre « Attila le hun, terre brûlée, tout ça, tout ça ». LG offre un son légèrement supérieur à l’écoute. Reste enfin l’inconnue du vieillissement. Nous n’avons aucun recul même s’il apparait évident comme nous l’avons indiqué ci-dessus que les deux appareils concurrents vieilliront différemment. En tous les cas, au jour d’aujourd’hui, aucune de ces deux solutions télévisuelles n’est un mauvais choix.

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