Après un excellent mais impayable modèle courbé OLED, le Samsung UE55H8000 inaugure la mode des écrans courbés à la sauce LED. Si l’effet Waouh est toujours là, on se demande si le concept va vraiment accrocher parce qu’à l’essai, on a quelques doutes quand même.
Le Samsung UE55H8000 est le second modèle incurvé que nous recevons du constructeur coréen… c’est aussi tout simplement le premier appareil que nous recevons de sa nouvelle gamme depuis… bah depuis le CES en fait. Soit cinq mois. C’est donc peu dire que le numéro un des téléviseurs en France livre ses écrans au compte-goutte. Mais soit, ne boudons pas notre plaisir, ça reste ici du très beau matériel. On est en présence d’un écran incurvé à rétroéclairage LED et Full-HD. Evidemment, on aurait préféré le 4k, mais ça sera pour un test ultérieur. Comme on peut le voir ci-dessous, le constructeur est plutôt avare de spéc technique. On sait juste qu’il s’agit d’une dalle PSA, incurvée pour l’occasion… et à la finition « plus glossy tu meurs »
Design et finition
C’est du très beau matériel, mais ça sent bon le plastique. Le contraste avec le Samsung OLED KE55S9C fait très mal. Le pied comme la coque font la part belle au plastique. Le dos de l’appareil est texturé, ce qui n’est pas sans rappeler ce dont le constructeur est capable en téléphonie mobile.
Ça reste un très bel écran, qui fait son petit effet au déballage. On regrette l’assemblage du pied (via une pièce rapportée en plastique injecté de métal), qui n’inspire pas grande confiance pour la suite.
Ergonomie
Côté Ergonomie, Samsung fait toujours figure de premier de la classe. C’est bien simple, on a tout ce dont on peut rêver. L’appareil dispose de la reconnaissance vocale, via un partenariat avec Nuance. On a aussi droit à deux télécommandes, l’une classique :
L’autre en forme de galet, dotée d’un gyroscope et surtout d’un micro supplémentaire, qui permettra donc de s’engueuler avec son téléviseur sans réveiller les voisins.
Dans le système de configuration du téléviseur, on trouve aussi que ce modèle est compatible avec l’ancienne télécommande tactile, celle qui équipait le Samsung UE55F8000.
Le système de menu n’est pas avare d’explication non plus sur les différents réglages possibles. C’est très bien vu, parce qu’il y en a un paquet, et certains ne sont vraiment pas clairs. On trouve aussi des indications amusantes, mais un peu foutage de gueule, comme ce curseur de consommation de courant, qui, quoi qu’on fasse, ne va jamais dans la zone « conventionnal TV », histoire de vous rassurer : vous avez acheté une Samsung, vous êtes donc un écologiste. Ouf…
Equipement
L’équipement et très généreux. On est chez Samsung. Outre les deux télécommandes, l’appareil est livré avec deux paires de lunettes 3D à monter soi-même. Elles sont ultra légères et vraiment confortables. Ce sont d’ailleurs celles que l’on trouvait dans le carton du Samsung UE55F8000. En revanche, pas de webcam, c’est en option. Par contre, on a droit à trois prises USB 3.0, pratique pour regarder ses vidéos parfaitement légales téléchargées comme tout le monde. L’appareil est aussi compatible Smart Evolution, histoire de faire évoluer le téléviseur au fil des avancées technologiques. Quand Samsung l’a annoncé sur la série E, on n’y avait pas cru, mais le fait est que Samsung a bel et bien sorti un kit évolution pour upgrader la série E en série F. c’est donc une vraie possibilité d’évolution, qu’il faut prendre en compte lors de l’achat.
Le point sur la TV connectée
Samsung a retouché, assez légèrement, son système de TV connectée, qui reste au demeurant l’un des plus aboutis du marché. On retrouve l’organisation en cinq pages (réduits à 4 si vous n’avez rien de branché sur le téléviseur en terme de contenu externe) : Applis, VOD, Réseau, Mes Programmes et Mes Contenus.
A noter que la VOD est bien conçue avec pour une fois le tri des sujets par titre et pas par vendeur.
En gros, on choisit d’abord ce qu’on veut regarder, puis le téléviseur dit où vous pouvez l’acheter. C’est autrement plus intelligent que de se taper les trente catalogues existants dans l’espoir de trouver son bonheur.
Faisons aussi le point sur la confidentialité. Par rapport aux clauses carrément abusives du Samsung UE55F8000, c’est plus clair. Nous n’avons rien trouvé de vraiment choquant cette fois-ci. Certes, Samsung se réserve le droit d’afficher publiquement vos contenus, mais uniquement à des fins de services. Autrement dit, si un jour Samsung sort une appli permettant de twitter sur un mur de Séoul sans quitter votre salon, bah ça sera possible.
Samsung UE55H8000 : courbe ou pas, même combat
La consommation du Samsung UE55H8000 est quasiment la même que celle du Samsung F8000. Forcément, la technologie de dalle est très proche. Alors évidemment, pas de miracle.
Le Samsung UE55H8000, du moins la version que nous avons reçue, était plutôt correctement réglé. Certes, la température des couleurs était un peu trop chaude : 6000K en chaud 2. On aurait préféré 6500K. Le mode Chaud1 n’était pas une option envisageable non-plus : 7300K à la mesure. Trop froid. Malgré cette coloration un peu chaude de l’image, l’appareil s’en sort plutôt bien :
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE
Dans le noir absolu, l’écran s’en sort vraiment bien. Il est capable de monter très haut en contraste. On ne peut que penser le plus grand bien de ce rétro-éclairage Micro dimming quand on voit ça. Ce sont d’ailleurs des résultats très proches du F8000. Par contre, en plein jour, n’ayons pas peur des mots, l’écran est quasi inexploitable… ou alors si… si vous êtes fan de Selfie :
Les reflets sont vraiment difficiles à accepter à ce niveau de prix et courbé ou pas, on en souffre malgré tout.
Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran témoigne d’une certaine limitation dans le vert. C’est assez étrange et on n’a pas d’explications à l’heure actuelle sur le pourquoi de cette mesure. On pense qu’il s’agit en fait d’un rétro-éclairage dynamique pas complètement débrayable. Comme la mesure se fait sur un carré coloré sur fond noir, le rétro-éclairage limiterait l’intensité des mesures.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
Samsung UE55H8000 : Uniformité spatiale étrange
Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Vous allez me dire que lire ce genre de graph, c’est un peu prédire l’avenir dans du marc de café. Mais en fait non. Ici le Samsung UE55H8000 présente une uniformité globalement correcte, mais très géométrique, en bande. Peut-être liée au stress dans le matériau lors de l’assemblage ? toujours est-il que l’image est globalement uniforme mais du bleeding n’est pas à exclure.Le Samsung UE55H8000 offre une réactivité moyenne, sans plus. Il n’y a pas grand-chose à dire. L’écran incurvé n’est pas vraiment un écran de jeu apparemment.
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).
Qualité vidéo
« Alors la courbure ? ça claque bien ? » c’est un peu ce qu’on m’a demandé lorsque j’ai évoqué ce test sur les réseaux sociaux.
Au risque de décevoir, mon avis sur la courbure reste le même que lors du test du Samsung Oled ke55s9c. C’est sympa, mais loin de changer la donne. Surtout, par rapport à l’OLED, ici, la dalle est un vrai miroir. C’est vraiment pénible. Samsung avait présenté lors du CES un algorithme dédié aux écrans courbes, mais il semble qu’il n’ait pas été retenu. On a cherché et on n’a pas trouvé. Dommage. L’appareil s’en sort vraiment bien dans les films en HD. il faut passer un peu de temps dans les réglages, mais pas trop. En fait tout va dépendre de la qualité de vos masters. Sur Training Day par exemple, l’image passait très bien sans aucun traitement d’image.
On a désactivé tous les filtres anti-bruit. L’image était très cinéma. D’ailleurs, on vous recommande à juste titre le mode Cinéma, pour démarrer. La netteté doit être remontée de bien cinq points pour avoir une sensation HD suffisante. Sur d’autres films, comme The Dark Knight, c’est plus compliqué.
Le point le plus délicat reste sans doute la compensation de mouvement. Samsung a fait les choses en grand. Et quelque soit votre point de vue sur la compensation de mouvement (on connait deux ou trois intégristes anti-compensations…), il est possible de trouver un réglage correct. Si vous mettez le curseur du Motion+ sur Standard, l’image est selon nous très fluide et avec très peu d’artefacts. Mais certains au bureau ont trouvé cela déjà trop caméscope. Pour ceux-là, on peut passer en manuel. Dans ce cas, un compromis a été trouvé avec l’anti-vibration sur 6 et l’anti-flou sur 4. Dans tous les cas de figure, l’appareil délivre une image de grande qualité, certes un peu chaude mais loin d’être désagréable.
Sur « The Dark Knight », on a rencontré le souci suivant : sur les scènes en extérieur, aucun souci, l’image est vraiment très propre et durant toute la durée de l’intro d’ailleurs. Puis les choses se sont gâtées. Dans la scène de la première rencontre entre le Joker et la pègre locale, dans l’arrière cuisine, la caméra est visiblement différente et le grain à l’image est tout bonnement inacceptable. Ce n’est pas un souci de compression MPEG et d’ailleurs, le filtre correspondant est sans effet. En revanche, on vous conseille d’ajouter une dose de Digital Clearview, qui élimine le bruit Poivre et Sel sur l’image. Evidemment, vous n’allez pas changer les réglages en cours de visionnage mais avec une petite dose de clearview, l’image reste propre même en dehors des scènes où on en a besoin.
Jeu vidéo
L’appareil s’en sort correctement. En fait ce n’est pas le plus réactif, mais avec un peu de motion+, les décors sur les courses de voiture sont d’une beauté à tomber. L’image est ultra stable, loin des sensations de flou généralement constatée. Certes, pour les hardcore gamers, ce n’est pas une option. Mais pour monsieur tout le monde, c’est envisageable.
3D
La 3D active (deux lunettes fournies) offre un rendu proche de celui du F8000. C’est très bien, avec peu de ghosting. N’y revenons pas. La courbure ne change pas grand-chose ici non plus.
Mode PC
On atteint la résolution native en prenant soin de choisir l’option d’affichage « Adapter à l’écran » :
Qualité sonore
Alors, la section audio nous a laissé une impression mitigée. La spatialisation est excellente. L’une des meilleures ces derniers temps. Par contre, le son n’est pas très riche. Les basses sont modestes, au plus et on a trouvé les voix assez confuses. Dommage.
Samsung UE55H8000 : en attendant mieux…
Le Samsung UE55H8000 est difficile à noter. D’abord c’est le premier LED incurvé que nous recevons. Et surtout, les constructeurs traînent pour nous livrer les modèles de leur nouvelle gamme, de sorte qu’on a assez peu de point de référence. De ce test on retiendra surtout des performances pas forcément revues à la hausse par rapport au F8000, déjà. Le passage au format courbé ne change pas grand-chose. Pire, Samsung n’a pas profité de l’occasion pour corriger les reflets. Là, vous pouvez les voir sur quasiment toutes nos images. Fondamentalement, ce n’est pas un mauvais téléviseur. En fait, il est du niveau du F8000, que nous notions 8,5/10. Ici, il faudra se contenter de 8/10. C’est un bon téléviseur, il n’y a aucun doute sur le sujet, mais on en attendait un peu plus. Même la finition aurait mérité plus de soin quand on sait ce dont le constructeur est capable. Reste, une partie TV connectée, pour ceux que ça intéresse, qui reste un modèle du genre.