L’Internet interplanétaire se met en place doucement et vise Mars

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Avec la course spatiale vers Mars actuellement lancée, il faut bien réfléchir à la transmission des données par Internet. Cela avance pas à pas.

L'Internet interplanétaire se met en place doucement et vise Mars
Mars

L’envoi de sondes et de robots vers Mars est déjà un exploit en soi qui a été réalisé à plusieurs reprises ces dernières années. La prochaine étape est bien évidemment l’envoi de l’homme vers la planète rouge et plusieurs obstacles devront être franchis.

Mars, si proche si loin

En effet, si Mars est notre voisine cosmique, au même titre que Vénus, elle se situe entre 56 et 401 millions de kilomètres de chez nous. Autant dire que le voyage ne sera pas un saut de puce et il faudra entre 3 et 5 mois pour s’y rendre. De plus, il y a le côté logistique de la chose avec plusieurs centaines de tonnes d’équipement et de nourriture nécessaires à l’équipage. Enfin, il y a la question des communications entre Mars et la Terre.

La distance entre les deux planètes est telle que chaque message transmis actuellement vers les robots présents sur le sol martien met entre 3 minutes, lorsque Mars est au plus proche, et pratiquement 21 minutes quand l’éloignement est au plus fort. Et c’est juste l’aller. Ainsi, les communications en temps réel sont actuellement impossibles. Et cela, c’est sans compter sur les perturbations que peut engendrer le Soleil.

Donc pour l’échange de données via Internet, c’est purement impossible puisque le protocole TCP/IP, qui gère la majeure partie des échanges sur le réseau des réseaux, ne peut accepter un tel délai entre l’envoi et la réception de données. C’est le fameux ping/pong et le lag contre lequel tous les joueurs pestent.

Alors, pour essayer d’avoir une connexion Internet stable ou du moins fonctionnelle, Vinton Cerf, l’un des co-inventeurs du protocole TCP/IP et considéré comme l’un des pères fondateurs d’Internet, travaille depuis plusieurs années avec l’Internet Society et la NASA sur le projet DTN (Disruption Tolerant Networking – Réseau tolérant aux délais).

Dans ce projet DTN, le TCP/IP est remplacé par le BP, Bundle Protocol. Ce dernier stocke les paquets de données et les envois à destination lorsque la connexion est établie. C’est un énorme tampon mémoire qui repose sur de multiples satellites ou relais dans l’espace du système solaire découpé en plusieurs régions. Ce maillage constitue l’Inter Planetary Internet, l’InterPlaNet.

Et cet InterPlaNet n’est même pas de la science-fiction puisqu’il est déjà en service depuis 2008 via le satellite britannique UK-DMC. De même, la sonde Deep Impact, actuellement à plus de 32 millions de kilomètres de nous, utilise aussi ce réseau galactique.

Au-delà de ce premier réseau Internet à travers l’espace qui fonctionne avec des radiofréquences, la prochaine étape est l’utilisation de laser pour l’échange de données avec le projet LCRD, Laser Communications Relay Demonstration. Les vitesses théoriques seraient de 10 à 100 fois supérieures et les premiers essais pourraient débuter durée la seconde moitié de 2019. Si cela est concluant, l’ISS pourrait être équipée d’un tel module d’ici 2021.

Reste que les communications ne seront toujours pas instantanées tant que l’ansible ne sera pas inventé.

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