A l’instar de son concurrent Facebook, Twitter s’est lancé dans une campagne de lutte contre les faux comptes, diffuseurs de fake-news, ce qui a entraîné une forte chute du nombre d’utilisateurs de la plateforme.
C’est une baisse de plus d’un million d’utilisateurs que vient de subir Twitter de plein fouet. Une baisse que l’entreprise a elle-même provoquée de par sa politique offensive de lutte contre les faux comptes sur sa célèbre plateforme de micro-blogging. Une baisse d’utilisateurs qui s’est également traduite par une chute en bourse, à l’instar de son grand concurrent Facebook à peu près pour les mêmes raisons, à travers un dévissage de plus de 17% à la cotation, malgré des résultats économiques meilleurs qu’attendus. Zoom sur ce petit tremblement de terre dans le monde des réseaux sociaux.
Une forte offensive contre les faux comptes de la part de Twitter
Les rumeurs sont allées bon train dans l’univers des sites complotistes : une vaste campagne de censure serait en cours, destinée à « museler » les comptes les plus dérangeants. Pourtant il n’en est rien, puisque la seule ambition affichée par Twitter dans le cadre de ses très nombreuses fermetures de comptes en cours, est celle de la lutte contre les faux comptes, suite notamment aux scandales de déstabilisation politique supposés au cours de plusieurs campagnes électorales, y compris aux Etats-Unis.
C’est ainsi que le géant des réseaux sociaux a pris l’engagement ferme de lutter activement contre les faux comptes et les spams, une volonté exprimée clairement et fermement pour la première fois depuis son lancement, du moins à cette échelle. Tout simplement parce que la fuite d’utilisateurs actifs et réels tendait à s’accélérer du fait de la qualité des échanges tenus en chute libre d’après plusieurs témoignages rapportés notamment par un analyste de Bloomberg, en raison d’une inondation de spams postés par des comptes « fakes » toujours plus nombreux et invasifs (estimés à plus de 9 millions par semaine d’après les algorithmes de la firme américaine Twitter).
« Nous ne voyons pas les conséquences positives des améliorations de produits sur la capacité de Twitter à attirer de nouveaux utilisateurs. », déclare ainsi Benjamin Schachter, analyste de Macquaries Securities dans une interview à retrouver dans le magazine Bloomberg du mois de juin. Ces faux comptes diffusant des messages sans fondement, des rumeurs et contre-vérités (vous savez, ces fameuses « fake news » si chères à Donald Trump), ainsi que des manipulations d’opinions publiques à grande échelle, ont convaincu le petit oiseau bleu et ses équipes de frapper du poing sur la table, et d’agir fermement.
Une lutte saluée par de nombreux utilisateurs du principal réseau social concurrent de Facebook, mais pas par les actionnaires de la société si l’on en croît la chute spectaculaire du titre de Twitter… tout comme celui de Facebook. Comme quoi, faire le ménage n’a pas que du bon !
L’inquiétude des investisseurs
Cette lutte marquée contre les faux comptes, spams et bots en tous genre menée par Twitter (et son grand rival Facebook, logé à la même enseigne) devrait donner lieu à une poursuite de la baisse des nombres d’utilisateurs dans les semaines à venir (plus de 70 millions d’après les calculs du Washington Post). Une baisse d’utilisateurs qui inquiète fortement les actionnaires, mais qui n’entame pas la confiance des équipes de Twitter qui préfèrent rester optimistes : seule la qualité des échanges permettra le retour d’un cercle vertueux sur le long terme, et une nouvelle augmentation du nombre d’abonnés viables et réels, donc mieux monnayables notamment en matière de publicité.
Cette lutte contre les spams et les bots pourrait donner lieu à une nouvelle baisse d’utilisateurs au prochain trimestre. Malgré la préoccupation des investisseurs sur le sujet, Twitter reste optimiste. Pour le réseau social, l’amélioration de la qualité des échanges sur la plateforme aura des conséquences bénéfiques sur le long terme
En attendant le retour de jours meilleurs, l’hémorragie n’est pas encore coupée. Car malgré la publication d’un bénéfice historique de plus de 100 millions d’euros, soit bien mieux qu’anticipé par les analystes, le titre perdait à l’annonce de cette baisse des abonnés plus de 17%, suivant ainsi les pas de son grand rival Facebook (-19%).
Le fruit d’une nouvelle stratégie portée par le cofondateur historique Jack Dorsey revenu aux affaires en 2015, qui vise à améliorer la rentabilité de la plateforme, en favorisant une meilleure qualité des échanges afin de faire de Twitter un futur géant de l’information en temps réel, permettant sur le long terme une augmentation massive du nombre d’abonnés et d’utilisateurs réguliers.