Le Panasonic TX-P50VT50 est le vaisseau amiral de la gamme d’écran néo-plasma du constructeur japonais. A ce jour, il faut bien l’avouer, Panasonic a peu de concurrents sur le terrain du home-cinéma plasma. LG fait un peu ce qu’il peut. Quant aux plasmas Samsung, on les attend encore… La concurrence est plutôt interne ici, avec un TXP-50ST50 déjà exceptionnel… et 800 euros moins cher !
Le Panasonic TX-P50VT50 est tiré de la gamme VT50, qui s’étend du 50 au 65 pouces. Il intègre ce que le constructeur fait de mieux en matière d’affichage plasma. On dit bien d’affichage, parce qu’il semble que le constructeur opère un retour aux sources des plus salutaires à une heure où les constructeurs jouent la surenchère de filtres numériques en tout genre. Comme on le verra plus loin, le TX-P50VT50 se concentre sur l’image. Et il faut bien avouer d’entrée de jeu que le résultat est à la hauteur. Mais est-ce que la différence avec le Panasonic TX-P50ST50 est suffisante pour passer à la gamme au-dessus ? Pas si sûr. Sur le papier, le contraste est ici plus élevé, le filtre optique de façade passe du « Black Pro » au « Black Ultra » et surtout, on trouve un jeu de réglage THX à la fois 2D et 3D.
Design et finition
Côté design, l’appareil est relativement proche du TX-P50ST50. En gros, ce n’est pas fun, mais c’est très bien pensé et les matériaux sont de grande qualité. Panasonic a aussi viré le petit cadre en plexiglas sans intérêt et c’est tant mieux.
Ergonomie
Côté OSD, on trouve ici une version corrigée du système de menu du ST50. C’est un peu plus clair, même si on retrouve certains travers ergonomique, comme des options pas franchement explicites ou encore une fois… le mode éco qui fonctionne à l’envers. Sur notre exemplaire de test, lorsque l’on active le mode éco, la conso monte. A manier avec précaution.
On voit aussi dans le menu que l’appareil est compatible avec le petit pavé tactile que nous testions il y a peu à l’occasion de l’article sur le Panasonic TX-L47WT50. Très honnêtement, on vous le déconseille. De toute façon, il n’était pas livré dans le carton.
L’appareil dispose aussi d’un mode Pro particulièrement intéressant avec réglage des couleurs on ne peut plus complet.
A noter que ça ne fait vraiment sens que si vous disposez d’un calibrateur ou mieux, d’une caméra de calibration. A l’œil, c’est surtout un bon moyen pour avoir des résultats inconsistants. On préfèrera se pencher sur les modes THX, disponibles en deux versions : une pour le jour, l’autre pour la nuit.
Equipement
L’offre en ligne est identique à celle du Panasonic TX-P50ST50. N’y revenons pas. Nous vous conseillons d’aller faire un tour du côté du test du Panasonic TX-P50ST50.
Le reste de l’équipement est complet, avec quatre prises HDMI, trois prises USB. Là aussi rien ne distingue ce plasma des autres modèles récemment testés.
Consommation
La consommation du Panasonic TX-P50VT50 est du même ordre de grandeur que celle du TX-P50ST50. A noter que l’écran est un peu plus sombre, sans doute à cause du nouveau filtre optique, de sorte que l’on n’arrive pas à atteindre 250 cd/m2.
Le Panasonic TX-P50VT50 dispose de plusieurs modes certifiés THX, contrairement au modèle TX-P50ST50 dont nous vous parlions il y a peu. C’est l’une de ces différences susceptible de creuser l’écart entre ces deux plasmas. Souvenez-vous, nous avions trouvé le ST50 un peu trop froid et il est vrai qu’en mode THX, le résultat est plus fidèle, avec une température des couleurs mesurée à 6400K. A noter que la version jour comme la version nuit bénéficie de cette même température des couleurs, pas exactement calée sur 6500K, mais dans les tolérances de construction d’un tel engin. Pour affiner, il faudra en passer par un calibrateur professionnel. Toujours est-il que ces modes THX sont parfaitement recommandable du point de vue de la température.
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE
Le contraste de l’appareil est excellent. Il dépose sur place la totalité des modèles LED. Certes, parmi les tenants du LCD/LED, le débat fait rage, mais jusqu’à preuve du contraire, il n’est pas possible sur un LED de descendre aussi bas en profondeur de noir sans avoir recours à une quelconque astuce de contraste dynamique. A ce jour, les seuls LED qui pourraient prétendre atteindre une telle perfection sont les modèles à rétroéclairage zonés, comme le Toshiba 55ZL1. Mais c’est tout ! Tous les modèles LED à rétro-éclairage LED peuvent aller se rhabiller.
Autre point crucial pour beaucoup, le filtre optique anti-reflet du VT50 est visiblement plus efficace que celui du ST50. Voici par exemple ce que l’on peut voir dans une pièce vraiment très éclairée.
Ce n’est pas encore au niveau d’une dalle LCD mate, mais comme les constructeurs s’obstinent à nous fourguer de la dalle brillante, on ne peut que constater l’absurdité industrielle suivante : parmi les écrans récemment testés dans nos pages, le moins sujet aux reflets est un plasma. C’est grave, et je pense qu’il faut y voir là le symptôme d’une industrie de l’écran plat complètement perdue, cherchant à vendre à tout rompre. Panasonic semble s’être concentré sur l’image, et c’est tant mieux !
Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il respecte parfaitement le standard en vigueur. A noter que vous pouvez aussi contraindre l’espace colorimétrique selon l’équipement que vous utilisez mais la position auto fait des merveilles.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
Panasonic TX-P50VT50 : uniformité spatiale
Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran:
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Le Panasonic TX-P50VT50 est un plasma et c’est donc sans grande surprise qu’il s’avère on ne peut plus uniforme. C’est un excellent résultat.Le Panasonic TX-P50VT50 nous a plu, mais faut-il l’acheter ? Pas si sûr, tout dépendra de vos attentes
Dans la pratique
Qualité vidéo
Sans grande surprise, l’appareil s’en sort particulièrement bien dans le domaine de la vidéo. Les couleurs en mode THX sont absolument parfaite, le gamma est également très bon, sans écrasement exagéré des teintes sombres comme c’est parfois le cas sur les écrans plasmas. Nous avons trouvé au demeurant bien peu de fourmillements dans les images, même sur les DVD. L’appareil dispose en plus des pré-réglages un mode « Pure Direct » qui permet de passer outre tous les traitements numériques. C’est un choix de puriste comme son nom l’indique, mais on touche là à un point qui confine au snobisme numérique. En effet, toutes nos mesures précédentes ont été faites sans ce mode et le moins que l’on puisse dire, c’est que le traitement numérique Panasonic est loin d’être intrusif quand on voit le contraste obtenu, la fidélité chromatique ou encore la linéarité des couleurs !
Côté finesse des couleurs, l’appareil revendique une électronique 13 bits, annoncés en gradation de couleurs sur 24.576 pas, comme sur tout bon plasma qui se respecte, soit 3×8192, donc 3x13bits. Cette valeur est bien entendu sur-spécifiée pour l’œil humain, mais on aurait tort de la négliger. En effet, elle garantit à l’électronique de traitement une dynamique suffisamment grande pour ne pas craindre les erreurs d’arrondi. Et effectivement, les ombres conservent suffisamment de finesse. On prend toujours l’exemple de la sortie de tunnel lors de la scène finale de Bourne Supremacy, qui passe du blanc saturé au noir absolu. Ici, il n’y a aucun souci, le gradient est d’une finesse remarquable. Fallait-il 13 bits pour en arriver là ? Certes non, mais en tous les cas, ça fonctionne bien sur cet appareil.
Reste à parler de la différence de spécification entre le ST50 et le VT50 en ce qui concerne l’adressage. Le ST50 est à 2000Hz, le VT50 à 2500Hz. Y-a-t-il une différence à l’œil nu ? Sans doute… mais en ce qui nous concerne, la stabilité d’image était déjà exceptionnelle sur le ST50, même lors de déplacement amples de caméra. On est loin des images fantômes rencontrées à une époque par les joueurs sur console dans les FPS lorsqu’ils utilisaient des plasmas ! Donc pour, nous, ce passage à 2500Hz n’est pas significatif.
Définition
En haute définition, l’écran fonctionne parfaitement. On retrouve un rendu cinéma que certains trouveront trop doux… mais c’est bien cela le cinéma. La fidélité des couleurs impressionne et l’appareil ne lisse pas à outrance le léger grain de la pellicule. Pour autant, on ne recommande pas l’usage du Pure Direct dont le rendu est un peu plus saccadé. Je vois déjà les puristes crier au scandale et allumer le bûcher sur la place du village. A ceux-là je dirai qu’il faut bien garder à l’esprit que les films… sont avant tout fait pour être projetés ! et qu’on le veuille ou non, les projecteurs ont aussi leur parti pris, ne serait-ce que par la solution technologique mise en œuvre. En l’occurrence, on aura tendance à lisser quelque peu le rendu des travellings sur ce modèle pour profiter d’une image parfaitement fluide. En définition standard, c’est plutôt bon aussi, paradoxalement. On retrouve de bien belles couleurs même si la netteté n’est qu’un lointain souvenir.
3D
La 3D est absolument impeccable sur cet appareil. C’est un fait. On ne peut plus vraiment parler de simple impression à ce niveau-là. En effet, la profondeur est rendue de façon sublime, avec un nombre important de plans bien découpés. Le jaillissement est lui-aussi du meilleur niveau, avec une image très stable et aucune ambiguité sur la mise au point. Les lunettes actives sont bien sûr de la partie. Là encore, l’écart avec le ST50 est ténu, à un détail près. L’image nous parait visiblement plus sombre sur le VT50. C’était déjà un souci sur le ST50. Mais là, il n’y a aucun doute. Si vous voulez regarder un film en relief, mieux vaut plonger le salon dans l’obscurité, ce qui n’est pas le cas sur la 2D où les reflets sont vraiment bien filtrés.
Jeu vidéo
Il n’y a pas grand-chose à dire sur ce point. Oui, il est possible de jouer sur ce modèle. Ça fonctionne bien en 2D comme en 3D. Est-ce qu’il est pertinent de jouer sur un plasma compte tenu des risques de marquages, qui n’ont pas tout à fait disparus quoi qu’on en dise ? Si vous jouez occasionnellement pourquoi pas. Pour les autres, un LED sera plus indiqué.
Mode PC
En HDMI, ça passe, mais ce n’est pas bon pour lire du texte. On pourra jouer, sans aucun problème ou regarder des films. Il faut bien entendu désactiver le sur-balayage. Mais en tout état de cause, ce n’est pas un écran fait pour ça. Même à la résolution native, le texte reste un peu brouillon à l’image. A éviter.
Qualité sonore
La section audio diffère assez peu de celle du Panasonic TX-P50ST50. On en retrouve avec bonheur toutes les qualités. Le mode V-audio Surround offre une spatialisation d’un très bon niveau. Et l’appareil supporte agréablement une certaine puissance sonore, c’est bien pratique quand on veut regarder une série un peu nerveuse.
Panasonic TX-P50VT50 : pour les extrémistes
Au final, faut-il acheter le Panasonic TX-P50VT50 ? Difficile à dire… Certes, la qualité d’image est bien au rendez-vous, mais l’appareil coûte toute de même 800 euros de plus que l’excellent Panasonic TX-P50ST50. Du coup, entre les deux, notre cœur ne balance pas trop. Personnellement, j’achèterai plutôt le ST50. Le VT50 est indéniablement plus performant, les pros en tireront jusqu’au dernier bit de précision chromatique, surtout s’ils ont un calibrateur et pour les accros au home-cinéma qui ne se préoccupent pas trop du budget, le VT50 est assurément un choix d’exception. Mais pour monsieur tout le monde qui veut s’offrir un plasma, histoire peut-être de faire ses premières armes dans le home-cinéma, le ST50 est un choix plus raisonnable. L’écart de spécification ne justifie pas franchement le prix. Par contre, sachez qu’il y a deux paires de lunettes fournies avec le VT50 alors que le ST50 est livré sans.
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