Puisqu’il faut de temps en temps regarder ce qui se passe au rayon moniteur informatique au-delà du jeu vidéo, on vous propose aujourd’hui le test d’un moniteur ultime : le Samsung U32D970Q, un écran 32 pouces 4k / Ultra-HD à dalle PLS pour la photo. Il coûte 2 000 euros, certes, mais on le teste avec le plaisir coupable du type qui roule en Ford fiesta toute la semaine et qui teste une Porsche 911 pour Autoplus…
L’écran Samsung U32D970Q n’est pas pour tout le monde. Et dans le fond, c’est bien dommage. Ce 32 pouces ultra-HD est vraiment bien fini et offre des prestations de premier ordre. Mais attention. Il n’est pas sans rappeler le Samsung S32D850T et sa dalle MVA… qui ne coûte que 650 euros… Reste à voir si ce 32 pouces justifie ses 1 450 euros supplémentaires !
Design et finition
De point de vue de sa construction, ce 32 pouces rappelle assez furieusement le Samsung S32D850T. On retrouve le soin du constructeur dans la sélection des matériaux. On retrouve aussi la coque fine et étrangement concave.
Le pied est vraiment stable malgré la taille de l’engin, c’est du très beau matériel.
Ergonomie
Après un Philips BDM4065UC pas ergonomique du tout, on retrouve avec bonheur une coque ajustable dans tous les sens. Le pied dispose d’un mode pivot et d’une rotule pour un réglage en rotation en plus de l’ajustement en hauteur. L’accès à l’OSD se fait tout simplement via des boutons en bas à droite de l’écran.
Leur fonction apparait en surimpression sur l’écran.
Equipement
L’équipement est très complet, mais essentiellement numérique. Par rapport au Samsung S32D850T, seules deux prises USB changent de positions, passant sous la dalle. Pourquoi ? Mystère. Toujours est-il que c’est toujours de l’USB 3.0. On trouve aussi du display Port 1.2, nécessaire pour accéder au 4k en 60Hz puisque le port HDMI est un malheureux HDMI 1.4. Vous êtes donc coincés à 30Hz.
Samsung U32D970Q : un petit veau
Le moniteur Samsung U32D970Q consomme comme un goret (oui, on est très animalier en ce moment). Il faut compter 76W dans nos conditions de tests standards. C’est énorme quand on sait que le Samsung S32D850T ne consomme que 37W en marche.
Samsung U32D970Q: Pour la photo
Le moniteur Samsung U32D970Q est un appareil dédié aux pros de l’image, qu’ils soient graphistes, photographes ou cinéphiles soucieux du bon respect des tons chair. Toujours est-il que l’appareil est très bien réglé. On atteint les 6500K en mode sRGB bien sûr, mais pour les furieux, l’écran supporte le REC 709 (BT.709), qui est le standard de télédiffusion HDTV, le DICOM (standard de rendu des couleurs pour le médical). On notera aussi que l’appareil est compatible Adobe RGB, ce qui est intéressant si vous imprimez souvent vos photos.
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE
Par contre, là, je dis non ! La dalle PLS n’offre pas un contraste vraiment suffisant et la comparaison avec le Samsung S32D850T et ses 1600:1 fait mal. On se consolera avec une dalle vraiment mate et sans aucun reflet
Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il respecte bien le standard Adobe RGB. Il offre donc des couleurs beaucoup plus riches que la moyenne, et profite donc pleinement d’une architecture 10bits, toujours pratiques pour ajuster finement les nuances sur un spectre colorimétrique aussi large.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
Samsung U32D970Q : Uniformité spatiale
Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Le moniteur Samsung U32D970Q offre une uniformité tout simplement parfaite. C’était d’ailleurs ce que revendiquait Samsung sur sa brochure et ce n’est pas une promesse en carton.
Samsung U32D970Q : une qualité payée au prix fort
L’écran Samsung U32D970Q offre une réactivité programmable. Vous obtiendrez les meilleurs résultats sur la position « Accélérée ». Ce n’est pas parfait. Comptez 13.3ms en moyenne, mais c’est suffisant pour le jeu finalement.
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).
Dépassement de consigne
Avec notre réglage ci-dessus, pas de dépassement de consigne. L’écran récolte un A
Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.
Dans la pratique
L’écran nous a plu. La qualité d’image est vraiment au rendez-vous et le tas de pixel permet d’afficher des images très fines avec peu d’artefacts. Sur l’exemple suivant, absolument tous les écrans informatiques finissent par avoir des effets de moiré sur la verrière, faute d’une résolution suffisante. Avec ce 32 pouces, on s’en sort mieux qu’à l’ordinaire.
Le contraste est modeste, mais la dynamique est là. on dispose de très fines gradations, même dans les teintes les plus sombres, ce qui est toujours appréciable pour l’édition de photo. Idem dans les films, où l’écran s’en sort très bien, en 4k comme en Full-HD. il y a peu de bruit, et toujours une très belle dynamique.
Pour le jeu vidéo, ce n’est franchement pas si mal. Certes la mise à l’échelle, quand on connecte une PS3, nous fait penser qu’un jeu en 720p n’est finalement pas si loin d’un rendu 8bits pixel art, mais la fluidité est là. On notera d’ailleurs que du point de vue mise à l’échelle, le Philips BDM4065UC s’en sort nettement mieux.
Samsung U32D970Q : pas notre préféré…
L’écran Samsung U32D970Q est un bon écran. Mais soyons réaliste… 2 000 euros le 32 pouces 4k ? Vraiment ? Cette somme ne se justifie vraiment que si vous imprimez. En effet le Samsung S32D850T en WQHD dans la même diagonale offre moins de pixels, mais un contraste bien meilleur pour 650 euros, voire un peu moins sur le web. La grosse différence, outre le 4k, tient dans l’adoption d’un rétroéclairage AdobeRGB. Donc on vous conseillera plutôt de rester raisonnable et de ne pas casser le PEL pour ce 32 pouces certes ultra-performant, mais vraiment hors de prix.
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