Sony KDL55HX950 : déjà polémique

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Le Sony KDL55HX950 est le nouveau vaisseau amiral de la firme japonaise. Et comme à l’époque du HX920, il ne devrait pas manquer de faire parler de lui, en bien comme en mal, bref, en troll… Cela étant, c’est peu dire que Sony a progressé avec cet appareil qui séduit par tant d’aspect, mais énerve par ces petits détails qui font parfois la différence.

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Le Sony KDL55HX950 vient de sortir et il a déjà fait couler beaucoup d’encre… surtout numérique. Il est vrai qu’on l’attend comme le messie, après un Sony KDL46HX850 correct mais perfectible. Les rumeurs vont bon train. On parle de dalle identique à celle du HX850, de problème de clouding affectant la production ou encore de blooming terrible. Le plus drôle là-dedans, c’est que les internautes sont comme toujours mieux renseigné que les vendeurs, ce qui ne manque pas de créer l’embarras dans les forums… voyons donc ce qu’il en est dans la vraie vie.

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Design et finition

Alors que le Sony KDL46HX850 adopte la ligne monolithe, étrangement, le vaisseau amiral de la marque fait l’impasse… Pourquoi ? La faute en revient certainement à un choix technique radical : celui d’un rétro-éclairage Full-LED. Du coup, la coque prend 1.5 cm d’épaisseur, ce qui explique peut-être son inadéquation avec le socle monolithe. On ne va pas s’en plaindre. En effet, le pied rond en métal chromé est de toute beauté. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la finition est tout simplement exceptionnel. Les râleurs auront raison de râler : oui, il y a bien une dalle de verre réfléchissante sur le devant et donc on souffre quelque peu de reflets. Mais il semble que Sony ait fait du bon boulot de ce point de vue, car le traitement antireflet nous semble efficace. C’est donc toujours un mauvais point, mais c’est plus tolérable qu’à l’accoutumée.

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Ergonomie

Il n’y a pas grand-chose à dire sur ce point. L’ergonomie du téléviseur est très similaire à celle d’un HX850. On retrouve donc la télécommande plutôt massive, mais bien finie, ainsi que la navigation en croix, similaire à celle que l’on trouve sur les PS3. On conserve malgré tout la vue sur son programme courant, qui défile en encadré. Si vous ne voulez pas vous retaper tout le menu à chaque fois que vous changez un réglage, vous pouvez cliquer sur « option », un raccourci bienvenu qui vous envoie vers les paramètres de l’image et du son… et il va vous falloir un certain nombre d’aller-retours dans ces menus, vous pouvez nous croire sur parole. Bref, Sony ne va certainement pas aussi loin que Samsung dans le développement des interfaces utilisateurs. On est ici plus clairement sur le côté traditionnel de la TV de papa.

Equipement

Pour autant, ce 55 pouces n’est pas un écran « has been ». Il offre accès au SEN (Sony Entertainement Network) qui représente à ce jour ce qui se fait de mieux en VOD, surtout quand il s’agit de la HD. La musique à la demande est aussi de la partie. Et pour se connecter au net, vous pouvez utiliser l’Ethernet ou le wifi intégré. Signalons tout de même une gestion de l’USB qui n’a pas du bouger depuis l’invention de la clé du même nom. En effet, chez Sony, on n’a toujours pas entendu parler du NTFS. C’est donc soit en FAT32 (au secours) soit en exFAT qu’il faut formater vos clés et autres disques dur si vous voulez profiter des possibilités multimédia offertes par la connectique. Et chez nous, le MKV a refusé de fonctionner. Si vous avez plus de chance, dites-le nous !

On notera aussi que Sony est censé livrer une caméra et un micro pour Skype. Mais sur l’exemplaire qui nous a été fourni, qui portait encore ses peintures de guerre au dos « IFA 2012 » (autant dire que l’appareil est un survivant), nous n’avons pas pu tester cette fonction.

Sony KDL55HX950 : tout en sobriété

La consommation du Sony KDL55HX950 est excellente. Si vous activez le contrôle dynamique des LED localisé, alors on arrive à descendre à 85W en moyenne pour un 55 pouces. C’est fabuleux ! Si vous le désactivez, on arrive tout de même à 150W. C’est plus, mais pour un 55 pouces, c’est tout de même très raisonnable !

tablo2.jpgLe Sony KDL55HX950 n’a pas la même dalle que le Sony KDL46HX850, même si c’est à s’y méprendre. On retrouve en effet dans les menus le peu de considération pour le grand public. Entendons-nous bien. C’est un très bon écran, mais il n’est pas fait pour monsieur tout le monde. Sony le destine aux Vrais, aux velus du home-cinema, ceux qui tressent leurs câbles HDMI à main et dénudes leur fils d’enceintes avec les dents. Trêve de plaisanterie, outre quelques préréglages sans grand intérêt, le téléviseur vous propose directement de passer en mode expert. Et le ton est donné. Côté colorimétrie, le mode chaud 2 offre une température des couleurs mesurées à 6200K. C’est suffisamment proche du standard pour être acceptable. Sans local dimming, c’est très bon, mais en l’activant, on ne perd finalement pas grand-chose en précision comme on peut le voir ici :

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE tablo3.jpg

Le contraste de l’appareil est excellent. La profondeur de noir avec le rétro-éclairage zoné sur Standard est tout simplement équivalente à celle d’un plasma. A noter que le rétro-éclairage est particulièrement puissant, puisqu’à 4/10, on est déjà à 243 cd/m2, ce qui permet d’envisager la 3D sous un meilleur jour à priori. Le contraste enregistré est tout simplement le meilleur constaté sur un LED cette année. Bravo Sony ! Nous ne sommes pas en mesure de confirmer le nombre de zones du rétro-éclairage. On parle ici et là de 196. C’est possible. En revanche, on peut confirmer qu’il ne s’agit pas ici d’un pseudo rétro-éclairage Edge zoné avec 2cts d’électronique. Pour se faire, sur fond noir, on mesure la luminosité d’un carré blanc. Puis on remplace progressivement le fond noir par un fond plus clair. La luminosité dans le carré ne change pas. En revanche, la consommation de l’appareil augmente, ce qui est logique puisque le téléviseur allume plus de LED localement.

Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il respecte plutôt bien le standard, même si le rétro-éclairage dynamique semble induire une petite limitation dans le vert, qui explique peut-être aussi le graph précédent.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Uniformité spatiale

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran:

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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C’est sur ce point que l’on attend le Sony KDL55HX950. Alors ? Clouding ou pas ? Et bien ça dépend. Si vous n’utilisez pas le rétro-éclairage zoné, oui, il y a du clouding assez prononcé, avec des taches blanches sur fond noir. Cela dit, elles disparaissent très largement quand vous activez le rétro-éclairage zoné. C’est le cas sur la mesure ci-dessus, avec une uniformité plus qu’honnête. Oui MAIS… il faut bien avouer que nous avons constaté pas mal de blooming. Quand une petite zone est éclairée à l’écran, le rétroéclairage bave quelque peu sur le noir autour. C’est dommage. Est-ce rédhibitoire ? Difficile à dire. On a tendance à préférer un réglage où le rétro-éclairage est dynamique sur Standard, avec une luminosité globalement plus faible. Mais c’est certain : si vous avez un film en 2.35 et qu’un objet très brillant passe près de la bande noir du dessus, ça va baver… Le Sony KDL55HX950 offre une réactivité moyenne. A noter que le contrôle pulsé des pixels de la dalle est plus que compliqué, ce qui a perturbé pas mal nos instruments de mesure. Cette valeur de latence est donc ici à prendre avec des pincettes. On retrouve ici un écran dans la bonne moyenne de rémanence pour un écran LED.

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Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255). Si la valeur mesurée concorde avec celle du constructeur sur ce point, elle n’a que peu de valeur quant à la réactivité de la dalle dans la pratique.

Dans la pratique

Qualité vidéo

Comme souvent sur les modèles haut de gamme Sony, tout est question de réglage. Cet appareil ne fait pas exception à la règle et mieux vaut savoir ce que vous faites, parce qu’en dehors du mode expert, tout est absolument dégueulasse, n’ayons pas peur des mots. Commençons donc par la température des couleurs, idéalement calée sur chaud 2. Le choix du rétro-éclairage zoné ou pas est plus délicat. Et ça restera personnel. Ce que l’on peut dire au moins, c’est que cette fonction n’a que peu d’impact sur la colorimétrie. Et ça, c’est essentiel. En revanche, sans, nous avons constaté du clouding, et avec, il faut tolérer un peu de blooming dans les cas extrêmes, par exemple quand votre PS3 vous prévient que vous êtes connecté au PSN, le petit encadré sur fond noir déborde un peu avec un halo. Dans les films, on a tendance à trouver cela acceptable. Les films sont d’ailleurs très propres, en HD comme en SD. A noter que l’électronique Sony préserve le grain d’origine des films. Il ne s’agit pas de bruit numérique ici, mais bel et bien d’un grain de pellicule plus qu’honnête. C’est le cas sur notre DVD « La mauvaise éducation », par exemple. La sensation cinéma est au rendez-vous.

Attention, il faut se montrer parcimonieux avec les options d’amélioration vidéo. Par défaut, nous avons tout désactivé. Au rang des options délirantes, signalons la « création de réalité », très inception dans sa dénomination. A l’œuvre sur un Blu-ray, elle durcit l’image… et c’est tout. A éviter. Les couleurs naturelles sont aussi à proscrire, où alors nous n’avons pas la même conception de la nature. Au rang des rares options recommandables, signalons l’amélioration de détail, que l’on pourra laisser sur « bas » pour profiter d’un peu plus de modelé sur les textures et voilà tout.

La dalle de verre reflète un peu, on ne peut pas le nier. Mais même dans le bureau bien éclairé, ces reflets se sont avérés très tolérables.

Définition

L’écran est très à l’aise en HD. Il offre un rendu très cinéma, particulièrement proche de celui d’un plasma comme le Panasonic TX-P50VT50, n’ayons pas peur des mots. Certains regretteront le rendu clinique des LCD. Et pour compenser un peu, on vous conseille de monter le curseur de netteté à 70%. Par défaut, à 50, c’est tout de même un peu trop doux pour nous. Quid maintenant de la compensation de mouvement ? Et bien Sony a réalisé un boulot d’enfer. Honnêtement, on est loin du rendu caméscope habituel, au point que certains à la rédaction n’y ont vu que du feu. On vous conseille le point de réglage « net » pour le Motion Flow, qui laisse passer de temps à autre quelques saccades mais qui a le mérite de préserver totalement la définition des objets en mouvement. C’est vraiment bien fait, avec une intrusion minimale. En définition standard, l’image n’est pas agréable. C’est toujours trop mou, surtout sur un 55 pouces, mais c’est globalement satisfaisant ici aussi.

3D

Vous vous en moquez sans doute à 90%, mais il faut bien être complet, alors oui, l’écran est compatible 3D grâce à une paire de lunette active fournie avec l’engin. Au basculement en 3D, on est tout d’abord désagréablement surpris. Ça clignote de partout. Il y a bien du relief, mais c’est désagréable. C’est qu’ici aussi, le téléviseur attend de vous que vous preniez les choses en main. Pour éliminer le clignotement, il faut activer ici aussi la compensation de mouvement. Vous pouvez le laisser sur « fluide » et dans ce cas, quel spectacle ! Nous n’avons pas constaté les artefacts pénibles du HX850. Ensuite, le piqué est à couper le souffle, la profondeur de noir est impressionnante et les couleurs sont d’une vivacité rare. Il faut dire qu’en 3D, le rétro-éclairage donne tout ce qu’il a. la consommation monte à 180W, mais l’image est lumineuse au possible. Oui, c’est l’une des meilleures 3D du moment sur LCD/LED… mais non, ce n’est pas parfait. Le découpage des plans est excellent, le jaillissement est saisissant, mais il subsiste ça et là un peu de ghosting sur les scènes les plus piégeuses et de ce point de vue, le plasma conserve une (toute petite) longueur d’avance. C’est tout de même spectaculaire.

Jeu vidéo

Dans les jeux vidéo c’est très correct. Cet écran a d’ailleurs permis à votre testeur ici présent de démontrer à toute la rédaction à quel point il était mauvais dans le multi de Mass effect 3, mais soit… Globalement, il y a bien peu de filé dans les déplacements, les couleurs sont très vives et l’image réagit particulièrement bien aux mouvements de caméra rapide. Il n’est nullement besoin ici d’altérer les réglages précédemment cités. Globalement, on bénéficie d’une expérience de jeu fantastique, mais attention, sur console, un tel écran est sans pitié sur l’aliasing. Et certains joueurs sur PC dont la cruauté n’est plus à démontrer se sont empressés de se moquer…

Mode PC

D’ailleurs, si vous utilisez un PC, sachez qu’en HDMI, le bureau Windows passe sans problème. On atteint la résolution native sans souci.

Qualité sonore

Là c’est la grosse déception. Le son issu du 55 pouces Sony est absolument lamentable. On a essayé d’améliorer les choses en ajoutant une dose de S-Front Surround, mais rien n’y fait, c’est plat, et sans aucune spatialisation. Les basses sont aux abonnés absents. Bref, il faudra s’équiper d’un kit 2.1, au moins.

Sony KDL55HX950 : l’usine à Troll ?

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Le Sony KDL55HX950 est pour nous une réussite. Il propose des prestations exemplaires, avec surtout une 2D quasiment parfaite. Le contraste record est aussi pour nous séduire. Oui, mais voilà, que faire du rétro-éclairage zoné ? Sony a fait du bon boulot pourtant, avec un impact minimal sur la qualité des couleurs. Mais sans, on a du clouding et avec, on a du blooming. Entre les deux, on préfère à la rédaction vivre avec un peu de blooming, notamment parce que dans les scènes sombres, le noir est vraiment abyssal. Mais il n’est pas certain que cela convienne à tout le monde pour 3000 euros.

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Retrouvez tous nos TV LCD / Plasma en test dans nos pages.

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8.5/10

Les Plus

  • Contraste exceptionnel
  • 2D hallucinante
  • Colorimétrie excellente

Les Moins

  • 3D perfectible
  • Blooming pénible
  • Audio décevante

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