Lors de l’E3 2016, les 3 constructeurs de console, que sont Microsoft, Nintendo et Sony, se sont affrontés. Mais qui a réellement gagné la bataille ?
Tous les ans, la même rengaine. L’E3 2016 est désormais terminé depuis une grosse semaine, mais Ère Numérique n’a pas finit d’en parler. La tête froide, les corps reposés et les idées claires, il est désormais temps d’analyser le salon, et ce que les différents constructeurs ont proposé. Microsoft, Nintendo et Sony, depuis plus de 10 ans maintenant, ne cessent de se tirer la bourre par écrans et déclarations interposés, et encore plus durant l’E3. On se souvient notamment, fin 2013, de la vidéo provocation de Sony, qui avait réagi à l’annonce d’une Xbox One « all-connected« .
Mais c’était il y a 3 ans, et de l’eau a coulé sous les ponts. Oui, 3 ans de batailles entre consoles, de guerre entre joueurs, d’opinions et de propos déplacés ou véridiques. Durant ces 3 ans, les joueurs de tous horizons ont débattu sur quelle console était l’emblème de cette génération. Chez Ère Numérique, on s’accorde à dire que l’E3 2016 a été une plaque tournante dans l’univers de la 8ème génération de consoles. Le point culminant d’une génération a été atteint, et on espère bien pouvoir vous dresser un bilan complet de la stratégie des 3 constructeurs.
Nintendo, un univers à part
S’il y a bien un constructeur qui est différent des deux autres, c’est Nintendo. Et pour cause ! Depuis quelques années déjà, le constructeur japonais ne donne plus de conférence à l’E3. En remplacement, une présentation complète de The Legend of Zelda : Breath of the Wild. Alors certes, le jeu parait bon, mais est-il suffisant pour porter toute une
marque sur ses épaules. Franchement, on a du mal à y croire. Quand on sait que Nintendo n’a vendu que 13 millions de Wii U dans le monde, et que l’éditeur a déjà annoncé une NX (qu’il n’a pas encore présenté) pour une commercialisation en mars 2017, ça fait froid dans le dos quant à l’avenir du constructeur. Alors oui, Nintendo garde son image de marque : des jeux rafraîchissants, innovants, dont la qualité est toujours au rendez-vous. Mais même si l’on dit que l’on doit primer la qualité à la quantité, les possesseurs de Wii U sont-ils vraiment satisfaits de leur console ? La concurrence se fait de plus en plus âpre et il est compliqué pour Nintendo de garder le rythme. Et pourtant, si l’on se base sur cet article d’Ère 
Numérique, le 2eme jeu le plus cité sur les réseaux sociaux lors de cet E3 2016 est pourtant ce fameux Zelda (avec 573 000 mentions, quand même) ! C’est d’ailleurs là toute l’énigme autour de Nintendo. Malgré leur désuétude, leurs licences sont toujours extrêmement populaires, ce qui est une bonne et une mauvaise chose : la qualité est bien là, mais ça ne pousse pas le constructeur japonais a lancé de nouvelles IP. On se retrouve alors dans un cercle vicieux qui n’est pas prêt d’être rompu. Alors peut-on dire que Nintendo se fiche totalement de la guerre des consoles ? Oui, sûrement. Cela va-t-il causer la perte du géant japonais ? Oui, certainement.
Microsoft, ou l’art de changer de stratégie
Doucement, mais sûrement. C’est bien la phrase type qu’il faudrait retenir de cet E3 2016. Comme on vous l’a maintes fois répété chez Ère Numérique, l’annonce de la Xbox One fut catastrophique. Online payant, connexion obligatoire, jeux uniquement dématérialisé… C’est pas faute d’avoir essayé d’innover. Mais les joueurs n’en voulaient pas, et c’est tout à leur honneur. Microsoft a donc écouté ses joueurs, les a rassuré, et s’est aligné sur la concurrence (Sony, pour ne pas les citer) pour proposer une console digne de ce
nom, qui séduirait les joueurs. Oui mais voilà, on ne dupe pas le monde des gamers comme ça, et le fond du géant américain a été révélé au grand jour. Comment faire confiance après tout ce qu’il s’est passé ? Véritablement, l’annonce de la Xbox One fait encore ses fruits, aussi pourris soient-ils : la console s’est vendue moitié moins que la PS4, et continue de se vendre très peu comparé à la console de Sony. Aujourd’hui, on compte 21 millions d’Xbox, contre 41 millions de PS4 (source : VG Chartz). Un gouffre. Du coup, Microsoft s’est repositionné. La Xbox One est morte, vive la Xbox One ! Le géant américain a fait successivement des annonces quelque peu étonnantes. D’abord, l’unification presque totale de Windows 10 et de la Xbox One. Tous les exclusivités Microsoft seront désormais munies d’un code, le Play Anywhere, pour profiter d’une copie du jeu sur Windows 10. C’est le genre d’annonces qui fait jaser les joueurs. Pourquoi ? Parce que ça annonce tout simplement la fin des exclusivités. Et la fin des exclusivités, ça souligne une sévère perte d’identité de la console. On a aussi eu droit à l’annonce du Project Scorpio, dont on a parlé la semaine dernière. En gros, la Xbox One étant un semi-échec, Microsoft 
annonce une nouvelle console. La plus puissante au monde parait-il. Et en parlant de console, un nouveau modèle pour la Xbox One, la S, fut également annoncé. Pour le reste, le constructeur de Redmond a dévoilé de plus amples séquences de gameplay pour ses jeux phares, que sont Sea of Thieves, Recore ou Gears of War 4. Chez Ère Numérique, on reste tout de même sceptique… A quoi bon acheter une Xbox One si un bon PC, plus puissant, possiblement moins cher et plus complet, peut faire tourner tous les jeux Xbox One ? Du coup, on attend patiemment les diverses annonces de la firme pour mieux comprendre leur stratégie. A terme, ce sera peut-être l’abandon de leur console… Mais comme on dit, le phénix renaît toujours de ses cendres.
Sony continue de miser sur le jeu, et rien que sur le jeu
La stratégie gagnante de cet E3 ? Sony fait du Sony. Désormais au sommet du jeu vidéo, le constructeur japonais en profite pour dévoiler du gameplay pour ses exclusivités (telles que The Last Guardian, Horizon Zero Dawn…) et en annoncent de nouvelles (Days Gone, God of War, Detroit : Become Human, Death Stranding…). C’est la folie, tant les jeux
se veulent nombreux. Et pour dire vrai, c’est bien ce qu’on attend d’un E3. C’est la salon du jeu vidéo avant tout. De plus, le géant japonais frappe un grand coup en proposant son casque de réalité virtuelle, le Playstation VR, dès la fin d’année. On pourra cependant chipoter sur divers éléments. Où est la PS Vita ? La console portable est-elle à l’abandon ? On dirait bien, que le constructeur l’a totalement oublié lors de sa conférence. Et pourquoi n’a-t-on pas eu de nouvelles de la Playstation 4 Neo, la fameuse version ++ de la console actuelle ? D’ailleurs, c’est le bas qui blesse. Annoncer une nouvelle console 3
ans après la sortie de son aînée, c’est terriblement condescendant envers les acheteurs du premier jour. Que répondre aux consommateurs qui croient avoir la meilleure console du marché, pour qu’au final une nouvelle sorte en fin d’année ? Mais bon, on chipote. D’un point de vue subjectif, Sony a bel et bien gagné la guerre de cet E3 2016. Et pour cause, tant l’éditeur a montré de jeux vidéo, et ne s’est pas perdu dans des annonces grandiloquentes.
Un avenir bien sombre
La question qu’on se pose chez Ère Numérique, c’est que va-t-il se passer dans les années à venir ? Comme dans le monde des smartphones, on se dirige de plus en plus vers une actualisation rapide des consoles. Le Project Scorpio, la NX, la Playstation 4 Neo. Les générations de consoles, qui duraient de 7 à 9 ans auparavant, se rapprocheraient plus des 4 ans maintenant. Et c’est pas vraiment une bonne nouvelle… De plus, les constructeurs cherchent à briser les barrières des différents univers. Alors que Microsoft se rapproche
du PC, Nintendo se rapproche des smartphones (avec notamment Pokemon Go, qui sortira en juillet sur votre mobile). Sony pourra-t-il suivre la cadence avec ce changement radical des mœurs ? Chez Ère Numérique, on pense que le monde des gamers est profondément conservateur. Il a rejeté les nouvelles façons de jouer (PS Move, Kinect, Wii – qui était destiné au grand public et non aux joueurs ; où est le grand public pour la Wii U ?), rejeté les consoles qui lui paraissait dépourvues de jeux (la PS Vita, la Wii U) et rejeté l’innovation (l’annonce de la Xbox One). Et malgré la pauvreté de titres sur la Wii U, il continue d’encenser Zelda, une licence phare du jeu vidéo. Ce que les gamers veulent, ils l’obtiennent. Et on est certain que le succès de Sony n’est pas le fruit du hasard.
